LA ROCHELLE (FRANCE)
La Croix International [France]
June 13, 2023
By Matthieu Lasserre
Les faits
L’évêque de La Rochelle a annoncé sa volonté de se « mettre en retrait » de ses responsabilités mardi 13 juin, après des révélations d’agression sexuelle. La Conférence des évêques de France a appelé au respect de la présomption d’innocence de Mgr Georges Colomb et de Mgr Gilles Reithinger, qui est lui accusé de ne pas avoir dénoncé les faits.
Mgr Georges Colomb a annoncé qu’il allait demander au pape François de le mettre en retrait, tout en restant évêque de la Rochelle et Saintes mardi 13 juin, quelques heures après la publication d’enquêtes révélant des accusations d’agression sexuelle à son encontre, alors qu’il était supérieur général des Missions étrangères de Paris (MEP). « Je suis stupéfait de ces allégations, que je démens totalement, indique-t-il. Je répondrai bien sûr aux autorités judiciaires dès qu’elles souhaiteront m’entendre. »
“I am aware that these accusations will cause serious trouble and suffering for all of you , continues the bishop, addressing the faithful of his diocese. So that I can prepare my defense and that our diocese can continue to live in communion and to bear witness to the Good News, I have decided to ask the Holy Father to put me on hold for the time of the investigation, while while remaining Bishop of La Rochelle. » It was also specified that an administrator could soon be appointed in his absence.
Accusation d’agression sexuelle
Le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, a appelé au respect de la présomption d’innocence de Mgr Georges Colomb, et de Mgr Gilles Reithinger, actuel évêque auxiliaire de Strasbourg et successeur du premier à la tête des MEP. « Les accusations portées sont graves, a-t-il constaté. Tous deux nient catégoriquement les faits décrits dans les articles parus ce soir. La parole des plaignants doit être entendue ; les droits de la défense, respectés. »
Les médias catholiques La Croix, La Vie et Famille Chrétienne ont révélé mardi 13 juin l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet de Paris, après un signalement des Missions étrangères de Paris (MEP) visant Mgr Georges Colomb pour des faits pouvant être assimilés à une agression sexuelle. La victime, Nicolas (1), a rapporté à la société de prêtres missionnaires avoir subi une agression de la part de l’ancien supérieur général de la communauté en 2013.
Selon le témoignage de Nicolas, le père Colomb l’aurait invité dans son appartement rue du Bac, au sein de la maison des MEP, et lui aurait proposé un massage avant de l’agresser. La victime aurait ensuite signalé les faits au père Gilles Reithinger, ce que conteste l’intéressé. Outre l’enquête judiciaire, Mgr Georges Colomb fait aussi l’objet d’une enquête canonique.
Confirmant ces deux procédures, l’archevêque métropolite de Poitiers Mgr Pascal Wintzer, auquel est rattaché le diocèse de La Rochelle, a lui aussi rappelé dans un communiqué que « le secret de l’instruction s’impose ». « Je redis à tous ceux qui auraient besoin de parler, ma disponibilité. Je fais confiance à la justice de notre pays pour faire la lumière, a-t-il ajouté. Je redis ma sollicitude pour la personne plaignante et rappelle la présomption d’innocence à laquelle Mgr Colomb a légitimement le droit. »