CRéTEIL (FRANCE)
Ouest France [Rennes, France]
October 15, 2022
By Marie CAROF-GADEL
Mgr Michel Santier a été sanctionné pour des « abus spirituels ayant mené à du voyeurisme », qui se sont déroulés dans les années 1990, à Coutances (Manche).
« Un choc, je suis sidéré. » Ce paroissien granvillais ne cache pas sa surprise après l’information de nos confrères de La Croix et Famille Chrétienne dévoilée vendredi 14 octobre 2022. Mgr Michel Santier a été sanctionné pour des « abus spirituels ayant mené à du voyeurisme », qui se sont déroulés dans les années 1990, à Coutances (Manche).
Ces révélations ont été confirmées à l’AFP par l’évêché de Créteil : Mgr Michel Santier, évêque de Créteil jusqu’en 2021, a été sanctionné il y a un an pour « abus spirituels ayant mené à du voyeurisme », sur deux hommes majeurs. Les faits se sont « déroulés dans les années 1990 », alors que Michel Santier était directeur de l’École de la foi à Coutances. Pour cet autre paroissien : « c’est un sentiment de tristesse, de trahison. »
Il reconnaît les faits
Les victimes s’étaient manifestées auprès des autorités ecclésiales au cours de l’année 2019, indique Famille Chrétienne. Un dossier de signalement a été adressé à Rome en décembre 2019. Mgr Santier avait alors présenté sa démission, dans une lettre où il reconnaît les faits. Selon l’évêque de Coutances, Laurent Le Boulc’h, dans un communiqué vendredi, « l’ex-évêque de Créteil assure un ministère restreint ». Il mène une « vie de prières et de pénitence à l’abbaye de Saint-Sauveur-le-Vicomte ». Dans leurs communiqués, Mgrs Blanchet, évêque de Créteil, et Le Boulc’h, évêque de Coutances ont chacun assuré les victimes de leur compassion.
Un courrier à Rome en 2019
En avril 2021, Michel Santier avait été accueilli dans sa paroisse de Saint-Pair-sur-Mer où il annonçait prendre sa retraite. Né à Granville en 1947, il avait déjà effectué deux retraites au Carmel de Saint-Pair avant de devenir diacre en juillet 1972 puis prêtre, le 7 juillet 1973, pour le diocèse de Coutances, « à chaque fois à l’église Saint-Nicolas-de-Granville », confiait alors l’évêque émérite, ancien évêque de Luçon en Vendée (de 2001 à 2007) puis de Créteil.
C’est à Créteil qu’il avait annoncé son départ officiellement pour des raisons de santé après avoir été atteint du coronavirus. Dans une lettre à ses fidèles, il expliquait sa décision : « J’étais habitué au grand air de la Normandie et de la Vendée et l’air pollué de la région parisienne m’a conduit à des difficultés pulmonaires. L’épreuve que je viens de traverser n’a pas arrangé les choses. Je me remets bien mais la fatigue subsiste. Voyant que je n’aurai pas les forces physiques pour poursuivre avec vous jusqu’à 75 ans, j’ai écrit au Pape François pour lui remettre ma charge d’évêque de Créteil. Il m’a répondu favorablement et a accepté ma démission. »