Le cardinal Barbarin en opération déminage auprès de ses troupes

FRANCE
Liberation

Par Bernadette Sauvaget — 25 avril 2016

Contesté aussi dans les rangs de son clergé, Philippe Barbarin a annoncé un nouveau dispositif de lutte contre la pédophilie dans son diocèse. Mais se refuse à tout mea culpa personnel.

Le cardinal Barbarin en opération déminage auprès de ses troupes
Il faut bien éteindre l’incendie. Au centre d’un scandale lié à la non-dénonciation de plusieurs affaires de pédophilie, le cardinal archevêque de Lyon, Philippe Barbarin, a réuni, lundi, les prêtres de son diocèse. L’occasion d’annoncer de nouvelles mesures. Conformément à ce qu’a prévu la Conférence des évêques de France, il a mis en place une cellule d’écoute et d’accueil des victimes, une initiative que doivent prendre tous les diocèses. Réputé faire régulièrement cavalier seul, Barbarin ne faillit pas à sa réputation. Il a aussi créé un conseil d’experts, chargé de l’épauler dans les affaires les plus délicates. L’archevêque de Lyon ne fera pas donc appel à celui qui a été mis en place au niveau national, présidé par l’ancien directeur de cabinet de Christiane Taubira, Alain Christnacht.

Réunis à huis clos, les 220 prêtres présents (chiffre supérieur ce qui était attendu) ont notamment écouté le témoignage d’une victime. «Cela a été un moment très fort», raconte-t-on dans l’entourage de Barbarin. Mais la rencontre a été surtout l’occasion de s’expliquer. Quelques figures de poids du clergé lyonnais avaient décidé de demander des comptes à Barbarin. «Les échanges ont été francs et directs», rapporte son entourage, sans en dire plus. En fait, consigne a été donnée aux prêtres de ne pas répondre aux questions des journalistes à l’issue de la réunion. Les mesures annoncées ne constituent pas vraiment non plus un mea culpa. Selon les termes du communiqué officiel, le cardinal Barbarin a «reconnu que le diocèse avait commis des erreurs dans la gestion et la nomination de certains prêtres». S’il y a faute, elle serait donc collective.

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