Le cardinal Barbarin a-t-il couvert un prêtre pédophile ? Retour sur l’affaire Preynat

FRANCE
Marianne

[Has Cardinal Philippe Barbarin covered for a pedophile priest? Cardinal Barbarin is supected of having known of actions by a priest in his archdiocese, Bernard Prenat, but he never reported it to justice. A criminal investigation has been opened by the prosecutor in Lyon for failure to report a crime and endangering the livesof others. A complaint was made by a victims assoication called La Parole Liberee.]

Mathias Destal Frédéric Ploquin

Le cardinal Barbarin est soupçonné d’avoir connu les agissements pédophiles d’un prêtre de son diocèse, le curé Preynat, qu’il n’a pourtant jamais signalé à la justice. Il est visé par l’ouverture d’une information judiciaire par le parquet de Lyon pour non-dénonciation de crime et mise en danger de la vie d’autrui, à la suite du dépôt de plainte d’une association de victimes. Retour sur l’affaire.

Il s’entendait merveilleusement avec les enfants, qu’il aimait par-dessus tout prendre sur ses genoux. Surtout les petits garçons. Il manipulait les parents avec l’adresse de celui qui incarne l’autorité, divine qui plus est. La tête de proue des scouts, c’était lui, le «père Bernard» pour les intimes, M. le curé Preynat pour les autres dans la paroisse de Sainte-Foy-lès-Lyon. Un prélat qui profitait de son aura pour abuser en douce des enfants qu’on lui confiait. Parfois un parent réagissait mal, retirant promptement en cours d’année son petit des scouts après l’avoir entendu murmurer qu’il avait passé beaucoup de temps contre le ventre du père Bernard. Les autres adultes fermaient les yeux. C’était les années 80-90, où le curé pédophile bénéficiait encore de l’indulgence générale, sous le toit protecteur de l’Eglise.

C’était à une époque où bien peu osaient saisir la justice pour ce genre de faits. Avant Jean Paul II. Avant surtout le pape François qui, venu d’un autre continent, a bousculé la vieille Eglise européenne, engluée dans ses habitudes et soucieuse par-dessus tout d’éviter le scandale. Et bouleversé la règle du jeu. Quand ça commençait à trop jaser autour du bénitier, on éloignait le pervers. C’était sa seule punition. En espérant qu’aucune victime ne se réveille, comme c’est arrivé à François Devaux, un scout désormais adulte, qui est tombé par hasard sur Bernard Preynat et s’est mis en tête de lui demander des comptes. A lui et à l’Eglise…

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