FRANCE
La Vie
[Two truths about Barbarin case. The first truth. Across the whole of the Catholic Church, the fight against the abuse of authority was faulty or amateur. They refused to believe complaintants and the church feared scandal. They moved the aggressors instead of moving them out of the church.]
JEAN-PIERRE DENIS, DIRECTEUR DE LA RÉDACTION
Plusieurs personnes ont porté plainte contre le cardinal Barbarin pour sa gestion d’affaires anciennes impliquant des prêtres ayant commis des abus sur mineurs. Les actes eux-mêmes semblent prescrits. Mais l’époque fait remonter à la surface des souffrances qui ont cheminé de manière insidieuse. Si ce décalage temporel semble étrange, il faut admettre que dans de telles situations la victime se contraint souvent à un silence prolongé et destructeur, au point que certains plaident pour un rallongement de la prescription. Sur le plan proprement ecclésial, sans la culture du secret qui a longtemps prévalu, nombre de ces affaires seraient purgées depuis belle lurette.
Première vérité. À l’échelle de l’ensemble de l’Église catholique, la lutte contre les abus d’autorité a été défectueuse. Soit par amateurisme. Soit par refus de croire les plaignants. Soit par peur du scandale. On s’est contenté de déplacer les agresseurs au lieu de les mettre dehors, et on a fait passer victimes ou lanceurs d’alerte pour de mauvais chrétiens. En voulant protéger l’institution, on a trahi les innocents et bafoué l’Évangile. Les choses ont changé grâce à Benoît XVI et au travail des journalistes, comme le montre le film Spotlight, même s’il reste, comme l’a reconnu le président de la conférence épiscopale, Mgr Georges Pontier, « des cas épars qui apparaissent chaque année ». Je suis fier d’avoir supervisé, il y a longtemps déjà, la première grande enquête, qui portait sur plusieurs communautés religieuses.
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