La date n’est pas encore fixée mais le cardinal Barbarin et six personnalités de l’Eglise, dont deux évêques et l’un des plus hauts responsables du Vatican, devront dans quelques mois répondre des faits de non-dénonciation d’agressions sexuelles sur mineurs dont les accusent depuis deux ans des victimes du père Bernard Preynat, réunies au sein de l’association La Parole libérée.
Le père Preynat, ancien aumônier scout de l’ouest lyonnais, mis en examen pour « agressions sexuelles sur mineurs », est suspecté d’avoir fait des dizaines de victimes au sein de la troupe Saint-Luc dont il a eu la charge pendant vingt ans. Les sept personnes citées à comparaître en auraient eu connaissance mais n’ont jamais alerté la justice. Une première audience évoquera l’affaire le 19 septembre. Le procès sur le fond pourrait s’ouvrir début 2018.
Une enquête préliminaire avait été ouverte en février 2016 par le procureur de Lyon pour faire la lumière sur la manière dont l’institution ecclésiastique avait agi avec l’un de ses membres qu’elle savait pédophile. Il s’agissait de déterminer si certaines personnes devaient être poursuivies pour « non-dénonciation » d’agressions sexuelles sur mineurs, un délit puni de trois ans de prison et 45 000 euros d’amende.
Des perquisitions ont été menées à l’archevêché ; le cardinal Barbarin, son entourage, le prêtre, qui a reconnu les faits, et les victimes ont été entendus. Mais au terme de l’enquête, le procureur a décidé de ne pas donner suite. A ses yeux, le délit de non-dénonciation n’était pas suffisamment caractérisé. Les victimes auraient alors pu déposer une plainte avec constitution de partie civile pour qu’un juge d’instruction poursuive les investigations, comme cela se fait traditionnellement dans pareil cas. Elles ont finalement décidé de saisir directement le tribunal.
Leur démarche interroge le parquet, et a même divisé les avocats de La Parole libérée. « L’enquête...