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Lourdes. Un prêtre condamné pour agression sexuelle sur un enfant de chœur

By Cyrille Marqué
La Depeche
April 2, 2014

http://www.ladepeche.fr/article/2014/04/02/1853758-lourdes-le-pretre-condamne-pour-agression-sexuelle.html

Les faits se sont déroulés en partie au presbytère.

[Summary: A Lourdes priest, age 78, yesterday appeared in court on a charge of sexually abusing a 13-year-old altar boy several times in 2010.]

Hier, un prêtre de Lourdes de 78 ans comparaissait au tribunal correctionnel pour avoir commis une agression sexuelle sur l'un de ses enfants de chœur, un garçon de 13 ans au moment des faits, en 2010.

Le jeune homme a déclaré qu'à plusieurs reprises, il lui aurait fait baisser son pantalon, lui aurait mis la main dans son slip et l'aurait masturbé jusqu'à érection. Les faits se seraient déroulés sur une durée de cinq mois, entre le 1er janvier 2009 et le 22 février 2010, au presbytère de l'église paroissiale de Lourdes et dans la maison du prêtre, près des Sanctuaires. La famille, catholique pratiquante, était impliquée dans la vie de la paroisse. Comme la victime, les deux autres frères étaient enfants de chœur. Qui plus est, précise la présidente du tribunal, la victime est «un garçon fragile» qui, après la séparation de ses parents, a subi des violences de la part de son père qui en avait la garde et a finalement été confié à sa mère. «Son petit frère a également été victime d'agressions sexuelles de la part de son oncle paternel.» La victime est suivie par les services de sauvegarde de l'enfance et fait l'objet d'une mesure de protection du juge des enfants. Au fil des mois, des liens s'étaient noués entre le prêtre de 78 ans et la fratrie. L'accusé faisait des cadeaux et versait de l'argent aux trois frères et avait baptisé le plus jeune. Il avait également fait appel à eux pour déménager. L'expertise psychiatrique montre que la victime n'avait pas de pathologie psychiatrique, de troubles de la personnalité ou de maladie mentale. À l'époque des faits, ses proches ont remarqué un changement de comportement. Il était devenu extrêmement pudique et ne voulait plus prendre sa douche en public. Surtout, le directeur du collège où était scolarisée la victime et l'institutrice du plus jeune frère avaient mis en garde la mère sur les relations de son fils avec le prêtre, précédé d'une certaine réputation. En effet, en juin 1994, un autre jeune homme parti en voyage avec le prêtre avait déposé plainte contre lui. Il avait déclaré qu'il lui avait mis le pouce dans son slip. La plainte avait été classée sans suite.

Le prêtre nie totalement les faits et accuse l'enfant d'avoir menti : «Soit on lui a monté le coup, soit c'était le seul moyen pour lui de ne plus venir». L'avocate de la défense met en cause «la rumeur, bête immonde, qui a aucun moment ne peut servir d'élément probant. On a tellement peu pour ne pas dire qu'on n'a rien que l'on va exhumer des sacs-poubelles et des caniveaux une plainte sans suite de 1995». Et elle tente de décrédibiliser la parole de la victime parce que son entourage ne le croit pas. Si elle reconnaît que son client avait de nombreux détracteurs de par «son caractère difficile», «durant trente ans, il a exercé la catéchèse dans un établissement tarbais sans la moindre rumeur». Elle cite aussi la mère qui fait la démarche de retirer la plainte de son fils parce qu'il aurait affirmé qu'il mentait pour se venger. Et demande la relaxe pour son client. L'avocat de la partie civile met en cause les institutions et notamment l'Église d'avoir «couvert un certain nombre d'agissements» de l'accusé. Pour lui, le prêtre est «passé de l'affection (...) à la satisfaction de lui-même». Le procureur de la République regrette que l'accusé «perdure dans le déni» d'autant que «nous savons que la victime n'est pas un menteur, un mythomane comme l'atteste l'expertise psychiatrique». Il requiert un an de prison avec sursis et l'interdiction d'exercer une activité au contact des enfants.

Le tribunal a été plus sévère. Il a condamné le prêtre à deux ans de prison avec sursis et à une interdiction définitive d'exercer une activité au contact des enfants, à 1 € symbolique de dommages et intérêts et à 3 000 € pour la réparation du préjudice moral.

 




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