Rodez : Le Procès De Frère Pierre-Étienne Albert S'Est Ouvert, France Soir, November 30, 2011

Rodez : Le Procès De Frère Pierre-Étienne Albert S'Est Ouvert

France Soir
November 30, 2011

http://www.francesoir.fr/actualite/justice/rodez-proces-frere-pierre-etienne-albert-s-est-ouvert-161881.html

Pierre-Étienne Albert dans le box des accusés MaxPPP/YVES ESTIVALS

« Une défaillance de la hiérarchie des Béatitudes. Quand mon client s'est dénoncé, il a été envoyé d'une maison à l'autre. Il y a eu des appels au secours de sa part mais ils n'ont pas été entendus. On ne peut donc pas ignorer la responsabilité des modérateurs des Béatitudes » attaque Me Rudelle-Vimini, avocat de Frère Pierre-Étienne Albert devant le tribunal correctionnel de Rodez, ce mercredi. C'est ainsi qu'elle entend défendre son client. Pour elle, de nombreux actes auraient pu être évité. La défense tentera, également de ramener les faits à des actes déplacés. Les faits, le frère Pierre-Étienne Albert les a reconnu. Il s'agit d'attouchements sur une cinquantaine d'enfants.

Pour les victimes, il en est tout autre. Présentes à l'audience, elles sont venues chercher à la fois des explications et un apaisement : des explications pour savoir comment de tels faits ont été possibles et pourquoi la justice a mis tant de temps à passer. 38 victimes, devenues des adultes depuis, se sont d'ailleurs portées parties civiles.

Un homme troublé

Qui est Pierre-Étienne Albert ? Né à Mazamet le 15 avril 1951, il est passionné de musique et en fait sa profession. Accro aux stupéfiants à l'âge de 25 ans, il fait alors la connaissance de la communauté des Béatitudes. L'homme est perturbé, troublé et ne le cache pas. « Il voulait se délivrer de ses pulsions et la communauté correspondait à son mal-être », explique un proche du dossier à la Dépêche du Midi. Nommé chantre des Béatitudes, il rencontre de nombreux enfants partout en France. Pierre-Étienne Albert se dit « guéri » de son addiction grâce aux prières. Mais assez vite, il est accusé d'attouchements. Aucune mesure n'a été prise lorsque le prévenu a avoué ses penchants pédophiles à ses supérieurs. Aujourd'hui, il encourt dix ans de prison.