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Pedophilie: Un Cardinal Belge Nie Toute Volonté D'étouffer Des Affaires The Romandie December 21, 2010 http://www.romandie.com/infos/news2/101221173309.x02aihxm.asp BRUXELLES - Le cardinal belge Godfried Danneels a nié mardi devant des députés avoir voulu étouffer des affaires de pédophilie ayant éclaboussé l'Eglise catholique, exprimant son "horreur" à leur sujet tout en éludant la délicate question de l'indemnisation des victimes. "Il n'y avait pas de volonté d'étouffer consciemment les abus sexuels ou de les nier", a affirmé le prélat, qui a présidé la conférence des évêques de Belgique de 1979 à 2009, à une commission parlementaire spéciale consacrée aux abus sexuels commis au sein de l'Eglise belge. "Je veux ici explicitement reconnaître et exprimer très clairement mon horreur pour ce que (les victimes) ont subi de la part des serviteurs de l'Eglise", a-t-il ajouté. L'ancien archevêque de Malines-Bruxelles et primat de Belgique, âgé de 77 ans, a été interrogé pendant près de quatre heures par les membres de cette commission créée après la publication des témoignages de près de 500 personnes accusant des ecclésiastiques d'avoir abusé d'eux pendant leur jeunesse. Ces faits ont été commis pour la plupart des années 1950 aux années 1980. Mgr Danneels a assuré avoir "essayé de gérer les problèmes de façon sérieuse et structurelle", en particulier après la révélation des crimes du pédophile meurtrier Marc Dutroux, qui avait secoué la Belgique au milieu des années 1990. Le prélat a estimé que l'Eglise avait "tout intérêt" à ce que les ecclésiastiques coupables soient sanctionnés, qu'ils "contribuent à la réparation du mal causé" et qu'ils "paient l'indemnisation définie par la justice". Il a en revanche refusé de dire s'il pensait que l'Eglise devait participer elle aussi, au nom de sa responsabilité morale, à l'indemnisation des victimes. "Cette décision sera prise dans les prochaines semaines par la conférence des évêques, dont je ne fais plus partie", a-t-il répété. La question sera posée à l'actuel primat de Belgique, Mgr André-Joseph Léonard, qui sera entendu mercredi matin. Si Godfried Danneels n'a pas transmis de noms de prêtres soupçonnés de pédophilie à la Justice, c'est parce qu'il n'a "jamais reçu" d'accusations précises concernant son diocèse et qu'il n'avait pas le pouvoir d'intervenir dans le reste du pays, a-t-il expliqué. "C'est incroyable qu'il dise ça, il avait connaissance d'au moins 200 cas", a réagi en marge de l'audition l'ancien prêtre Rik Devillé, qui dénonce depuis les années 1990 la pédophilie dans l'Eglise. Le cardinal Danneels a également rappelé que les évêques avaient mis sur pied un "point de contact" destinés aux victimes, qui n'ont toutefois recueilli qu'une poignée de témoignages jusqu'au printemps 2010. Les plaintes ont ensuite afflué après les aveux de l'évêque de Bruges, Roger Vangheluwe, qui a reconnu avoir abusé de son neveu mineur durant une dizaine d'années. Si pour Mgr Danneels, la "justice doit être rendue", il a réitéré ses critiques envers le juge d'instruction Wim De Troy, qu'il estime coupable de partialité dans son enquête sur la pédophilie dans l'Eglise. Pendant que le cardinal était auditionné, la cour d'appel de Bruxelles a toutefois rejeté la demande de récusation du juge introduite par l'archevêché et par Mgr Danneels. Mercredi, la justice belge doit par ailleurs se prononcer sur la légalité des spectaculaires perquisitions menées en juin par le même juge au siège de l'Eglise belge et au domicile du cardinal Danneels. |
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