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Une Bourse Pour un Pretre Condamne Pour Pedophilie By Andre Noel La Presse September 11, 2008 http://www.cyberpresse.ca/article/20080911/CPACTUALITES/80910235/6730/CPACTUALITES [This links to the French-language story about how the Montreal archdiocese is paying law school costs for a priest convicted of abusing a young girl.] Le diocese de Montreal octroie une bourse d’etudes en droit canonique a un pretre condamne plus tot cette annee pour pedophilie. La nouvelle, annoncee parmi de nombreuses nominations au bas du «courriel du mercredi» 3 septembre du cardinal Jean-Claude Turcotte, a suscite l’etonnement. Certains y voient en effet une promotion. En fevrier dernier, l’abbe Philippe de Maupeou, 48 ans, a ete condamne a six mois de prison avec sursis pour avoir agresse sexuellement une petite fille de 8 ans, en 2002. M. de Maupeou, qui etait le cure de la paroisse de l’Immaculee-Conception dans le Plateau-Mont-Royal a Montreal, etait membre de la Communaute du pain de vie.
Lors d’un sejour dans un camp de vacances avec les enfants de cette communaute, il a caresse la vulve et les seins de la fillette. La mere a porte plainte a la police, ce qui a entraine la mise en accusation. Une deuxieme fillette a declare avoir ete touchee par le pretre. Les policiers ont determine qu’il avait commis des gestes deplaces, mais pas au point d’entrainer des poursuites judiciaires. L’abbe a plaide coupable et a recu sa sentence : pendant les trois premiers mois, il devait rester chez lui, sauf pendant les heures de travail et les celebrations religieuses. Il pouvait aussi sortir de chez lui pour faire ses emplettes le samedi apres-midi. Pendant les trois mois suivants, il devait rester chez lui de 21 h a 6 h du matin. Cette peine s’est terminee le 26 aout. Depuis il est en probation. Le diocese de Montreal ne l’a pas congedie, mais a decide de ne plus lui confier de fonctions aupres de la population. Il lui octroie une bourse annuelle d’environ 20 000 $ pour aller etudier le droit canonique a l’Universite Saint-Paul a Ottawa, la seule au Canada qui enseigne cette discipline. «Une bourse d’etude est normalement une promotion pour un pretre meritant ou promis a un brillant avenir», s’insurge une lectrice qui a ecrit a La Presse en signant simplement «une diocesaine outree». «Quand on nous sollicite pour la campagne annuelle du diocese, cela revient a payer des etudes a un pretre pedophile qui n’a pas assez de cran pour quitter le sacerdoce.» Joint hier a Ottawa, Patrick Cogan, professeur a la faculte de droit canonique de l’Universite Saint-Paul et redacteur en chef de la revue Studia Canonica, a dit que les pretres qui profitaient d’une bourse de leur diocese pour etudier le droit canonique jouissent generalement de la confiance de leur eveque. «C’est une forme de promotion, a-t-il dit. Au depart, le programme dure trois ans. L’eveque a probablement besoin que des personnes de son diocese recoivent la formation pour l’administration du diocese… L’eveque a confiance (dans les personnes qu’il envoie a l’universite) et sait qu’elles ont les aptitudes voulues.» Selon M. Cogan, seulement une fraction des membres du clerge, moins de 10 %, ont un diplome en droit canonique, qui permet d’occuper les plus hautes taches administratives dans les dioceses, et notamment de presider les tribunaux religieux. De son cote, Mgr Michel Parent, chancelier du diocese de Montreal, a nie que l’octroi d’une bourse d’etude a l’abbe de Maupeou represente une promotion. «Je comprends que si j’etais professeur a la faculte de droit, moi aussi je dirais que c’est une promotion que d’aller etudier et participer a ses cours, a-t-il dit. Mais ce n’est pas du tout la conception qu’ont le diocese de Montreal et l’ensemble des dioceses. En etudiant, l’abbe de Maupeou va se chercher une competence technique pour pouvoir exercer un ministere specifique dans le domaine purement administratif qu’il pourra exercer au terme de ses etudes.» Mgr Parent a deplore la «durete de c?ur» de ceux qui reclament le congediement des pretres condamnes pour pedophilie. «A partir du moment ou on a un confrere qui dit que : «malgre ma faiblesse, malgre ma fragilite, malgre ce que j’ai fait, je ne mets pas en cause mon ministere de pretre»… a partir du moment qu’il a recu la peine que l’Etat lui a infligee, est-ce qu’on va condamner quelqu’un pour toute la vie ? C’est deja une tristesse pour un pretre qui est ordonne pour exercer un ministere, c’est deja une tristesse qu’il ne puisse pas l’exercer pour le restant de sa vie. «On n’exclut pas de l’Eglise quelqu’un qui a fait une faute, mais qui l’a regrettee, qui a paye, et pour laquelle l’Etat et les services judiciaires lui disent : « bon, tu as paye ta peine, maintenant, tu peux continuer a vivre «On n’est pas dans une multinationale ou on met le monde dehors, comme ca, selon notre bon plaisir.» La Presse a laisse un message pour l’abbe de Maupeou au diocese de Montreal, mais celui-ci n’a pas rappele. |
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